Carême dans la ville – médiation du Jeudi Saint

Le banquet des enfants

« Son père courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. » (Luc 15, 20)

Le temps s’écoulait comme du sable entre les doigts du fils prodigue. Dans un tourbillon, sans même s’en rendre compte, il avait dilapidé tout l’héritage de son père. L’or s’était changé en boue, dans laquelle pataugeaient joyeusement des porcs. Pour son père, au contraire, les heures s’étiraient. Chaque seconde d’absence de son fils le tenaillait d’inquiétude. Passant son temps sur le toit de la maison, il guettait l’instant où il pourrait, enfin, le voir revenir sain et sauf.

Lorsqu’il grandit et cherche son chemin, l’enfant a parfois besoin d’espace et vit l’autonomie sur le mode de la confrontation avec l’autorité. Mais cela n’empêche pas ses parents de continuer à se comporter comme des parents ! Le père du prodigue n’agit pas envers son fils comme face à un adversaire qui contrarie ses plans. Au contraire, il révèle tout l’amour et la compassion dont il est capable. Il reconnaît toujours dans le fuyard son fils. Il sacrifie même une partie de sa vie à l’attendre et célèbre le moment de son retour par un banquet somptueux.

En rassemblant ses apôtres pour un dernier repas, Jésus les fait participer au banquet du Père qui se réjouit du retour de son Fils. Jésus n’est pas le prodigue, mais Il est sorti du Père pour ramener à la maison tous les enfants prodigues que nous sommes.

Cette année, nous ne pourrons pas nous asseoir à la table du Fils, mais nos repas peuvent néanmoins être des repas pascals, qui nous relèvent pour prendre un nouveau départ et revenir transformés vers le Père. La miséricorde de Dieu ne dort pas, elle veille et prépare déjà le festin des retrouvailles en emplissant nos coupes des larmes de sa joie.

Carême dans la ville

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.