Carême dans la ville – Méditation du 7 avril 2020

Parle Seigneur, ton serviteur écoute. (1Sm 3, 9)

Premier livre de Samuel, ch. 3, v. 9

Comme beaucoup d’enfants de son âge, le petit Samuel était au service. Une tâche particulière puisqu’il servait le prêtre Éli dans le temple de Silo, mais l’obéissance qui était attendue de lui était très classique : faire ce que lui disait le prêtre, en supportant son ton agacé, surtout quand il le dérangeait plusieurs fois de suite la nuit pour des mauvais rêves… « Je n’ai pas appelé, retourne te coucher ! » Cette discipline n’était pourtant pour Samuel qu’une école, avant de franchir un cap et de découvrir, en dialogue avec son Seigneur, le vrai sens de l’obéissance.

On peut à raison se méfier de l’obéissance, parfois détournée, pervertie, pour réduire au silence celui à qui on demande d’obéir ou pour éviter toute parole qui remettrait en question la légitimité de celui qui ordonne. L’obéissance c’est pourtant tout le contraire. Obéir, du latin ob-audire, c’est prêter l’oreille, se mettre à l’écoute d’une parole qui résonne en nous, et peu à peu, faire naître et grandir notre propre parole. Ainsi, Samuel, à l’écoute de Dieu, est devenu prophète.

Parce qu’Il est Fils, Jésus aussi écoute la voix de son Père. Il lui est obéissant et se fait son serviteur. Mais cette obéissance n’est pas un silence passif ou résigné, c’est une conversation ininterrompue avec le Père, dans laquelle Il nous fait entrer. Exercer une autorité au nom du Fils, c’est donc toujours viser l’autonomie de ceux qui nous sont confiés. C’est à cette condition que pourra naître et s’épanouir leur parole, comme un chant libre et singulier.

*Premier livre de Samuel, ch.3, v. 5

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